Le copier-coller
Modérateur : Modérateurs
Voici ce que j'ai trouvé sur un site enseignant
Mis en ligne le 26/07/2002
- - - - - - - - - - -
Le Web est une mine que les écoliers piochent sans retenue. Vive le plagiat électronique?
à‰CLAIRAGE
Apparemment, la chose reste encore marginale dans nos contrées. Mais c'est certain, ce qui est déjà un phénomène d'ampleur nationale aux Etats-Unis est amené à le devenir aussi de ce cà´té de l'Atlantique. Certains signes ne trompent pas.
D'abord, il y a ce constat: Internet permet de tout savoir sur tout, ou à peu près. Cette mine d'informations, les écoliers et les étudiants ont de plus en plus l'occasion de la piocher et d'en extraire des pépites qu'ils n'hésitent pas à utiliser... à l'état brut. La pénétration toujours plus grande du Web dans les foyers, la multiplication des connexions dans les écoles favorise le plagiat électronique, cette réappropriation malhonnête d'un texte existant, que l'on fait passer pour une production personnelle. Autrement dit, pourquoi se creuser alors qu'Internet permet aujourd'hui de réaliser en quelques clics un travail qui nécessitait il y a peu encore moult pages tournées et au moins autant de photocopies?
Incontournable, Internet est à ce point influent que, dans certains cas, il détermine le thème du travail à réaliser. `J'ai changé le sujet de mon exposé parce que je ne trouvais rien d'intéressant sur Internet', affirme Marie, 14 ans, fronà§ant les sourcils d'incrédulité en s'entendant révéler l'existence d'autres sources d'information. Avec ce soupà§on d'insouciance propre à cette génération `copier-coller' collant si bien à l'époque du `tout recyclé'.
`Le tout est de savoir o๠commence le plagiat. Car qui dit plagiat dit bénéfice, en l'occurrence pour l'élève. Or s'inspirer de données, qu'elles soient en ligne ou non, pour reconstruire un thème, sachant qu'on ne l'a pas inventé, c'est à§a l'école', recadre Jean de Lire, chargé de mission à la cellule cyberécole de l'administration de l'Enseignement de la Communauté franà§aise. `On va toujours chercher une information quelque part. Sinon il faut également remettre en cause l'utilisation de dossiers réalisés par les journaux, les nouvelles entendues à la radio et vues à la télé. Recopier des passages entiers trouvés sur Internet est-il pire que reprendre des paragraphes entiers d'un livre? Non, c'est juste plus facile à faire.'
Facile... Comme si cela ne suffisait pas, certains sites prémà¢chent la besogne déjà bien réduite des écoliers et autres étudiants paresseux en constituant de véritables bases de données de travaux en tous genres: rédactions, exposés, dissertations, exercices résolus... Aux Etats-Unis, Schoolsucks, Cheater ou Academic Term Papers proposent de télécharger son travail. Des sites de notes de cours et de travaux tels e-gruge, Oboulo et Bibelec font de même en franà§ais. Le principe est semblable: il suffit de taper le thème recherché et de recopier tout ou partie du texte proposé. Et comme le service vaut son pesant d'or, il faut dans la plupart des cas bourse délier, certains sites allant pratiquement jusqu'à l'extorsion (35 $ la page). Qui plus est sans certitude de résultat...
Un véritable problème qui pousse les professeurs a également s'organiser. `à‰tant donné la quantité d'informations disponibles sur Internet, il est bien entendu impossible de contrà´ler si un travail est piraté ou personnel. C'est pourquoi nous ne pouvons plus demander le même genre de travaux qu'hier', insiste Brigitte De Vos, présidente de la Fédération des professeurs de géographie francophones (Fégépro). `De plus en plus nous demandons que l'élève vienne avec des documents bruts sur tel ou tel thème. C'est leur nature qui déterminera l'exploitation que nous en demanderons. C'est la seule manière d'évaluer réellement un travail personnel de l'élève. Ou alors on évalue sa capacité à copier.'
Facilité, rapidité, les atouts du Web ne doivent pas être balayés pour autant. `Il faut là aussi gérer cela autrement, notamment via la critique des documents trouvés sur Internet. Ce qui passe par la mise en lumière de contradictions éventuelles, par la confrontation avec d'autres sources... Bref, il faut s'adapter pour ne pas perdre notre crédibilité d'enseignant. Sinon, les enfants rigolent parce qu'ils nous ont piégés.'
S'il existe des sites pour plagier, il en existe aussi pour repérer les textes plagiés. On peut soumettre des travaux ou des parties suspectes de textes (en anglais) au logiciel HowOriginal, qui les compare à tout le Web. Turnitin and PaperBin produisent un rapport de similarité sur chaque travail. Sans compter les logiciels de détection de copie. Toute médaille a son revers.
© La Libre Belgique 2002
Mis en ligne le 26/07/2002
- - - - - - - - - - -
Le Web est une mine que les écoliers piochent sans retenue. Vive le plagiat électronique?
à‰CLAIRAGE
Apparemment, la chose reste encore marginale dans nos contrées. Mais c'est certain, ce qui est déjà un phénomène d'ampleur nationale aux Etats-Unis est amené à le devenir aussi de ce cà´té de l'Atlantique. Certains signes ne trompent pas.
D'abord, il y a ce constat: Internet permet de tout savoir sur tout, ou à peu près. Cette mine d'informations, les écoliers et les étudiants ont de plus en plus l'occasion de la piocher et d'en extraire des pépites qu'ils n'hésitent pas à utiliser... à l'état brut. La pénétration toujours plus grande du Web dans les foyers, la multiplication des connexions dans les écoles favorise le plagiat électronique, cette réappropriation malhonnête d'un texte existant, que l'on fait passer pour une production personnelle. Autrement dit, pourquoi se creuser alors qu'Internet permet aujourd'hui de réaliser en quelques clics un travail qui nécessitait il y a peu encore moult pages tournées et au moins autant de photocopies?
Incontournable, Internet est à ce point influent que, dans certains cas, il détermine le thème du travail à réaliser. `J'ai changé le sujet de mon exposé parce que je ne trouvais rien d'intéressant sur Internet', affirme Marie, 14 ans, fronà§ant les sourcils d'incrédulité en s'entendant révéler l'existence d'autres sources d'information. Avec ce soupà§on d'insouciance propre à cette génération `copier-coller' collant si bien à l'époque du `tout recyclé'.
`Le tout est de savoir o๠commence le plagiat. Car qui dit plagiat dit bénéfice, en l'occurrence pour l'élève. Or s'inspirer de données, qu'elles soient en ligne ou non, pour reconstruire un thème, sachant qu'on ne l'a pas inventé, c'est à§a l'école', recadre Jean de Lire, chargé de mission à la cellule cyberécole de l'administration de l'Enseignement de la Communauté franà§aise. `On va toujours chercher une information quelque part. Sinon il faut également remettre en cause l'utilisation de dossiers réalisés par les journaux, les nouvelles entendues à la radio et vues à la télé. Recopier des passages entiers trouvés sur Internet est-il pire que reprendre des paragraphes entiers d'un livre? Non, c'est juste plus facile à faire.'
Facile... Comme si cela ne suffisait pas, certains sites prémà¢chent la besogne déjà bien réduite des écoliers et autres étudiants paresseux en constituant de véritables bases de données de travaux en tous genres: rédactions, exposés, dissertations, exercices résolus... Aux Etats-Unis, Schoolsucks, Cheater ou Academic Term Papers proposent de télécharger son travail. Des sites de notes de cours et de travaux tels e-gruge, Oboulo et Bibelec font de même en franà§ais. Le principe est semblable: il suffit de taper le thème recherché et de recopier tout ou partie du texte proposé. Et comme le service vaut son pesant d'or, il faut dans la plupart des cas bourse délier, certains sites allant pratiquement jusqu'à l'extorsion (35 $ la page). Qui plus est sans certitude de résultat...
Un véritable problème qui pousse les professeurs a également s'organiser. `à‰tant donné la quantité d'informations disponibles sur Internet, il est bien entendu impossible de contrà´ler si un travail est piraté ou personnel. C'est pourquoi nous ne pouvons plus demander le même genre de travaux qu'hier', insiste Brigitte De Vos, présidente de la Fédération des professeurs de géographie francophones (Fégépro). `De plus en plus nous demandons que l'élève vienne avec des documents bruts sur tel ou tel thème. C'est leur nature qui déterminera l'exploitation que nous en demanderons. C'est la seule manière d'évaluer réellement un travail personnel de l'élève. Ou alors on évalue sa capacité à copier.'
Facilité, rapidité, les atouts du Web ne doivent pas être balayés pour autant. `Il faut là aussi gérer cela autrement, notamment via la critique des documents trouvés sur Internet. Ce qui passe par la mise en lumière de contradictions éventuelles, par la confrontation avec d'autres sources... Bref, il faut s'adapter pour ne pas perdre notre crédibilité d'enseignant. Sinon, les enfants rigolent parce qu'ils nous ont piégés.'
S'il existe des sites pour plagier, il en existe aussi pour repérer les textes plagiés. On peut soumettre des travaux ou des parties suspectes de textes (en anglais) au logiciel HowOriginal, qui les compare à tout le Web. Turnitin and PaperBin produisent un rapport de similarité sur chaque travail. Sans compter les logiciels de détection de copie. Toute médaille a son revers.
© La Libre Belgique 2002
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 2 invités